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 Let me hear your voice ◆ Jexi (II)

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    Yo moron ✘ Guess I’ve got to say thanks for making me a fighter
E. Jefferson Blevins

E. Jefferson Blevins


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MessageSujet: Let me hear your voice ◆ Jexi (II)    Let me hear your voice ◆ Jexi (II)  EmptyVen 11 Aoû - 20:29



❝Let me hear your voice❞
Alexis & Jeff


T’es qu’une loque. Une pauvre loque. Le pire dans tout ça c’est que tu n’en as même pas honte. Franchement, tu te demandes bien qui tu essayais de berner depuis ton retour en Angleterre. Tes parents ? Fred ? Toi-même ? Probablement toi-même. Tu aurais dû le voir venir. Depuis des mois tu te bats contre tes envies, contre la personne que tu es. Ou tout du moins celle que tu es devenue. Non pas d’alcool, j’ai arrêté. Non pas de drogues, ça aussi j’ai arrêté. Ça te ferait presque rire si ça n’était pas aussi pitoyable. T’as tenu combien de temps ? Cinq mois ? Quand on se rappelle que la bataille de Poudlard était déjà il y a deux ans et demi ? Cinq mois c’est rien. C’est de la bouse de dragon en boîte. Et premier prix qui plus est. Tu aimerais bien reporter la faute sur ton licenciement de la semaine dernière mais il ne faut pas se voiler la face. Tu attendais juste la première excuse pour te bourrer à nouveau la gueule. Tu n’aurais peut-être pas dû rentrer en fait. En Bolivie t’allais pas trop mal. Certes, tu râlais tout le temps et t’étais chiant au possible, mais tu n’avais pas de tentations. D’aucunes sortes. C’était boulot, dodo. Aussi simple que ça. Enfin aussi simple. Il faut dire ce qui est, tu avais le mal du pays. Le Royaume-Uni était ton lieu de naissance, celui qui t’avait vu grandir, vieillir, devenir mature. Mais c’était également l’endroit où tu as perdu la boule, qui t’as détruit de l’intérieur et de l’extérieur. Entre le pour et le contre ça s’est joué à pas grand-chose lorsque tu as pris la décision de rentrer. Tu as peut-être fais le mauvais choix.  Tu sais que tu ne devrais pas être là, que tu ne devrais pas être dans cet état. Mais voilà tu y es.

C’est probablement la première fois que tu l’entends chanter. Tu connais son boulot depuis des années et pourtant tu n’es jamais aller la voir sur son lieu de travail. Pas pendant l’un de ses services. Maintenant que tu y penses, depuis que vous vous êtes réellement rencontrés le seul endroit où tu as vu Lexi, à trois exceptions près, c’est chez toi. Enfin ton ancien chez toi. Celui qui avait de l’âme qui était accueillant et chaleureux. Pas le cube blanc dans lequel tu vis depuis Janvier. Et quand elle était là vous étiez trop occupés à boire ou mutuellement vous réconforter pour que tu saches comment elle chante. Ça t’émeut. Il n’y a pas d’autres mots. Tu as la sensation que tout ce qu’elle retient dans ses mots, tous les jours, elle les transmet à travers les notes qui vibrent depuis ses cordes vocales. Que tu la découvres enfin, réellement. Malgré le nombre de soirées que vous avez passés tous les deux, les états dans lesquels vous vous êtes momentanément vus, et surtout ce qui a causé la naissance de votre amitié tu ne comprenais pas la douleur qui était la sienne jusqu’à cet instant précis. Tu ne peux détacher tes yeux d’elle et essayer d’absorber autant que tu le peux ce qu’elle transmet au peu de personnes qui l’écoutent. En toi tu es ravi que la majorité des clients soient trop amochés ou trop concentrés sur eux-mêmes pour voir ce qu’il se passe. Pour entendre son cri. C’est à ton sens bien trop personnel et quelque part tu aimerais être le seul à pouvoir le comprendre.

Pourquoi est-ce que tu as attendu aussi longtemps pour chercher à la revoir te dépasse. Pourquoi égoïstement tu t’es décidé lorsque tu as replongé te rends malade. C’est comme si tu l’associais à tes soucis. Comme si Lexi n’était utile ou bien pour toi que lorsque tu devenais un déchet. Ça n’est pas le cas. Loin de là. Tu admires depuis des années sa force, son franc-parler et sa détermination. Elle est une personne qui te tire par le haut pas parce qu’elle te donne un exemple à suivre mais parce qu’elle est quelqu’un qui t’y aide. Pas à pas. Souvent violemment que ce soit par les mots ou les gestes mais toujours de façon utile. Tu t’en veux de l’avoir évité pendant cinq mois entiers, de ne pas être allé la voir pour lui dire que tu allais partir avec Aemon. Tu te dégoutes. Mais tu as besoin de la voir et de lui parler, de retrouver votre complicité et votre relation unique. Aussi, lorsque l’un des musiciens annonce qu’ils prennent une courte pause, tu ne réfléchis pas et te lèves pour aller à sa rencontre.

Tu te sens légèrement comme un adolescent avec des mains qui deviennent moites, un souffle court et un cœur qui bat anormalement. Ce n’est pas une scène au ralentie mais ça se rapproche de ce genre de clichés. Chacun de tes pas qui créent puis élargissent un sourire sur tes lèvres, l’image fantasque qu’elle aura les larmes aux yeux en te voyant, tes bras qui l’enserrent pendant qu’elle se calme. Oui tu imagines tes doigts s’insinuer dans sa chevelure bouclée, de la sentir à nouveau contre toi car c’est un contact protecteur qui te manque. Mais bien évidemment les utopies sont souvent bien loin de la réalité. Ce n’est pas vers toi qu’elle se tourne en quittant la scène mais un autre sorcier. Peut-être l’un des musiciens du groupe. Tu ne saurais le dire. Ce que tu sais en revanche c’est que tes pieds se sont stoppés à quelques mètres d’elle et l’observe enlacer quelqu’un d’autre. Tu es stupide. Trois ans. Bien sûr qu’en trois années elle avait trouvé quelqu’un d’autre pour la rassurer, lui redonner confiance en les hommes, à l’accepter pour ce qu’elle est. Bien sûr. Tu ne peux pas décemment pas lui enlever ceci. Tu ne peux pas ramener la tempête que tu es dans sa vie. Tu trouves un verre à l’abandon sur une des tables aux alentours et le vide d’une traite. Ça te conforte dans l’idée qu’elle tu ne dois pas à nouveau te frayer un chemin vers avec ton écœurant alcoolisme. « Mec ! C’était mon verre bordel ! »

Tu détournes ton regard et observes celui qui t’agresse verbalement. Tu sais que tu devrais baisser la tête et dire pardon. Proposer de lui payer le prochain. Partir sans verre de vagues. Tu le sais. Mais en cet instant précis tu n’en as plus rien à foutre d’être quelqu’un de raisonnable ou même de décent. Tu n’as que peu d’espoirs ou d’envies dans ta vie et l’un d’eux c’était envolé en fumée depuis quelques minutes. Sans compter le nombre de verres que tu as ingurgités depuis midi. Quand tu t’es réveillé de ta cuite précédente. Aussi tu n’écoutes pas le bon sens. « Ça va, tu vas pas pleurer pour les deux gorgées que je t’ai prise. Et puis je t’ai fait une faveur. C’était vraiment dégueu ce truc-là. » Bien entendu tu t’y attendais. Le mec déboule et empoigne ta gorge en te regardant droit dans les yeux. Tu as envie de rigoler mais te retiens puisque tu as quand même conscience de ta position. Heureusement pour toi quelqu’un interpelle celui qui t’agresse et tu lui décroches une gauche bien sentie. Tu es occupé à rassembler des doigts endolories voir peut-être même brisés dans la seconde lorsque tu as la sensation d’entendre ton prénom résonner dans le silence ambiant. Une impression rapidement confirmée lorsque tu vois Lexi débouler vers toi, te saisir par le bras et t’entrainer dehors. Pendant quelques secondes tu as oublié pourquoi tu t’es défoulé sur l’autre. T’as-t-elle seulement remarqué après ton crochet du gauche ou bien avant tu n’en as aucune idée. Tu sais que tu vas te prendre un savon, bien mérité, mais au fond tu es heureux de pouvoir à nouveau entendre sa voix s’adresser à toi.


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Alexis C. Islington

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MessageSujet: Re: Let me hear your voice ◆ Jexi (II)    Let me hear your voice ◆ Jexi (II)  EmptySam 12 Aoû - 20:01

Let me hear your voice
Jefferson & Alexis ∞ JEXIS


Jack te balance une robe rouge à la figure et tu pouffes de rire.  « Nan mais ça va pas espèce de vieux patron mal léché ! ». Le vieil homme se retourne et ne peut s’empêcher de sourire : « On dit ours mal léché ma chère employée ! » te dit-il en accentuant bien sur la fin de la phrase. « Allez, dépêche-toi d’enfiler ta tenue, le bar est plein à craquer, ils n’attendent que toi. » Tu sais que ce n’est pas vrai. Certes, le bar est sûrement bondé, mais ce n’est pas toi qu’ils attendent. C’est peut-être davantage la bière pas chère que ton patron y propose. Mais cela t’importe peu. Lorsque tu es rentrée d’Allemagne, il y a quelques mois, tu avais à peine franchi le seuil de la réserve que Jack t’avait déjà ré-engagé. Ce boulot ne payait pas de mine, mais tu pouvais y exercer ton art, te faire du bien, chanter à t’en faire perdre la tête, et tout cela, en gagnant des gallions. Pouvait-on rêver mieux que cela ? Et grâce à cela, tu peux aisément payer ton appartement et tes études. Jack disait tout de même vrai, tu as quelques fans, quelques habitués, qui viennent tous les week-ends juste pour t’entendre chanter. Pour entendre ta voix. Ces habitués sont au fil des années presque devenus des amis. Et savoir que son travail est apprécié fait toujours plaisir. Tu enfiles la robe et te regardes dans le miroir. Quand tu te vois comme ça, tu te reconnais à peine. Mais c’est le deal, c’est ta marque de fabrique. La robe rouge et les talons aiguilles. Alors que toi, clairement, tu préfères le jean troué et les basquets. Mais c’était cette robe qui avait forgée ta réputation. Parfois, tu te demandes si c’était elle qui faisait revenir les gens où la manière dont tu chantais. Franck disait que c’était l’aura. Tu n’étais pas certaine de savoir ce qu’il voulait dire par là. Tu repasses ta main dans tes cheveux bouclés et teintes tes lèvres d’un rouge cerise. Tu souris. C’est parti pour deux heures de show ! Tu embrasses Lionel et Mike qui viennent de rentrer dans la loge, les deux musiciens qui t’accompagnent. Ce ne sont pas de véritables mélomanes, ce sont les deux fils de Jack qui donnent souvent un coup de main au bar. « Comment ça va ma biche ? Prête pour faire tourner les têtes de tous les mecs de la salle y compris moi ? » te demandes Lionel, après un clin d’œil, un sourire charmeur vissé sur son visage anguleux. Tu rougis légèrement. Lionel te drague allégrement depuis déjà plusieurs mois et parfois, tu aimerais te laisser tenter. Il est très gentil et surtout, très séduisant. Pour le moment, ta morale t’interdit de mêler travail et relation sentimentale car par expérience, cela ne peut que causer des ennuis inutiles. Cela fait si longtemps que tu n'es pas sortie avec quelqu'un... « Comme tous les soirs voyons ! Et vous les gars ? Les guitares sont bien accordées ? Parce qu’hier, c’était quand même pas trop ça ! » Lionel ne peut s’empêcher de donner un coup de coude dans les côtes pour se venger et tu ricanes doucement alors que vous prenez place sur la scène. « Bonjour à tous ! Nous sommes ravis de vous accueillir au Broc pour une nouvelle soirée toute en chansons ! » déclares-tu. Un homme te fait un signe au loin. Tu reconnais David, justement, un de tes fervents admirateurs. Il t'envoie un baiser de loin que tu lui rends bien. Lionel et Mike enclenchent le son de leur guitare et la soirée commence. Les chansons s’enchaînent durant plusieurs dizaines de minutes. Au bout d'un moment, tu commences à être fatiguée, tu as besoin d’une pause. Alors que les garçons entament le début de la chanson suivante, tu fais un signe à Lionel pour indiquer que tu souhaites un peu de répit. Surtout après la chanson qui va suivre. C’est souvent la chanson qui t’épuise le plus physiquement et moralement. Tu ne sais pas pourquoi. Les paroles des chansons te prennent trop aux tripes. C’est Max qui t’a fait découvrir cette chanteuse moldue peu connue. Il avait toujours le chic pour trouver LES chansons qui te faisaient ressentir une multitude d’émotions.  « I'm watching myself drifting away, a vision so darkened I cannot stay. I'm reaching out wide, trying to catch myself before I fall, too little too late. Can you save me ? » Cette chanson te rappelait à chaque fois les sombres moments où tu avais perdu tes principes, où ils étaient enfouis sous une montagne de honte, une montagne de dégoût de toi-même. Tu as mis des années à t’en remettre. À t’aimer de nouveau, à ne plus te sentir sale. La guerre t’avait détruite, et sans Max, sans ton frère, tu n’aurais jamais remontée la pente.  « Where do we go when we walk on light ? Who do we call at the edge of night ? Carry me close like the tear drops in your eyes, all I can give you is memories, carry them with you and I'll never leave, I'll lay my head down, but when I lay my head down. » Tu repenses désormais à tous les amis, les alliés, les connaissances que tu as perdu durant la bataille de Poudlard. Oui, ils vivent désormais uniquement dans tes souvenirs. Tu te déchaînes pour le refrain et de nombreuses têtes se retournent soudainement vers toi, comme si certains venaient simplement de s’apercevoir de ta présence. Tu t’en fiches, tu chantes pour toi, uniquement pour toi. Pour tout ce que cela te procure. Le reste n’a finalement que peu d’importance.  

Tu termines les derniers mots de la chanson et tu ne peux t’empêcher de laisser couler une fine larme sur ta joue. L’émotion t’a gagné. « Nous vous abandonnons pour un court instant ! » dit Lionel. Celui-ci tapote doucement l’épaule et te prend dans ses bras. « « J’sais pas pourquoi cette chanson t’émeut toujours autant alors que tu l'as déjà chanté des centaines de fois, en tout cas, c’était juste magnifique. Merci de nous faire partager ça à chaque fois. » Tu profites de la chaleur réconfortante de son corps jusqu’à ce que tu entendes David hurler au loin : « Mec ! C’était mon verre bordel ! » Ton regard est attiré irrémédiablement vers la source du conflit. Tu plisses les yeux en croyant reconnaître Jeff. Jeff ? Ce n’est pas vrai. Tu repousses doucement Lionel et t’approches de Jeff. Alors là, il va t’entendre. Tu en as des choses à lui dire à cet idiot ! Avant même que tu n’aies le temps d’arriver pour déverser sur lui ta colère, David empoigne ton « ami » à la gorge. Une vague de frayeur te saisit. Tu connais David, il est un peu nerveux mais ne ferait jamais de mal à qui que ce soit.  « David ! Lâche-le ! » Ce dernier se retourne vers toi et tu ne peux empêcher Jeff de lui coller une droite. La fureur te monte aux joues et tu as envie de lui sauter dessus pour le massacrer. « PUTAIN JEFFERSON ! » Tu es si furieuse que l’appeler par son surnom ne serait que lui accorder trop d’importance. Tu attrapes avec véhémence son bras droit et le traînes jusqu’à la sortie de secours. Histoire de pas se retrouver devant les autres clients du bar. Une fois dehors, l'air frais te saisit et ne fait qu'accentuer ta colère. « MAIS QU’EST-CE QUI T’AS PRIS ??? T’ES CINGLÉ OU QUOI ? » Qu’il ne se méprenne pas, t’en as rien à faire que David l’ait légèrement bousculé. Tu n’avais qu’une seule envie, lui hurler dessus. Et pas seulement pour ce qu’il venait de faire. Jeff ne disait pas un mot.  « Oui je parle de toi, espèce d’abruti fini, ta petite scène dans le bar où je travaille depuis des années ! Je parle de toi qui a cassé la gueule à l’un de mes amis et qui va ressortir d’ici avec le nez en compote ! » Tu as envie d’en découdre et de lui donner la monnaie de sa pièce.  « Mais COMMENT tu as pu me faire ça ! » hurles-tu en lui donnant des coups sur la poitrine. Au fond, tu ne parles pas uniquement du crochet du gauche. Mais de tout. T’abandonner, te barrer en Bolivie en ne donnant quasiment aucune nouvelle. Et puis, tu savais depuis des mois qu’il était rentré. Aemon te l’avait dit. Fred aussi. Lorsque tu l’avais appris, tu avais été trop fière pour revenir vers lui. Beaucoup trop fière. Beaucoup trop enragée. « Si tu es venu pour me faire perdre mon emploi tu peux repartir tout de suite ! » Tu lui tournes le dos, et croises les mains sur tes bras. Tu es déchaînée.

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E. Jefferson Blevins

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MessageSujet: Re: Let me hear your voice ◆ Jexi (II)    Let me hear your voice ◆ Jexi (II)  EmptyLun 16 Juil - 12:56



❝Let me hear your voice❞
Alexis & Jeff


La première chose qui te frappe une fois que la porte se claque presque silencieusement dans le brouhaha ambient que tu as créé dans le bar, c’est la fraicheur sèche de cette nuit de juillet. Tu ne comprends pas réellement d’où elle sort. Tu ne l’avais pas sentie en arrivant dans le bar quelques heures auparavant. Tu frisonnes légèrement et tes yeux se posent sur la main qui enserre fermement ton bras. Nu. Tu comprends immédiatement. Merde quoi. Ton blouson est toujours à l’intérieur. Ça te fait légèrement chier. Tu sais qu’il n’est pas réellement à ta taille, qu’il te fait paraitre maladif tant tes épaules ont du mal à le remplir mais tu n’as pas envie de t’en séparer car c’était celui de Liam. Lui quand il le portait, ça faisait tomber toutes les personnes attirées par la gente masculine comme des mouches et même si sur toi il procure probablement l’effet contraire t’en rien à récurer. Tu ne vas pas te mettre à chialer s’il disparait, tu as désormais dépassé ce stade là mais ouais. Ça te ferait chier. Bien entendu tu ne te vois pas te libérer et dire « Tu peux attendre une minute avant de me passer un savon ? Je dois récupérer un truc à l’intérieur ». Il faut dire que tu n’es pas en position de prononcer quoi que ce soit. Même si cela fait plus de trois ans que tu ne l’as pas vue, tu connais Lexi et il vaut mieux que tu fermes ta gueule pour éviter que ça ne parte en vrille et que vous vous engueuliez pour de bon. Ses sourcils froncés, son nez qui se pince, sa mâchoire serrée… Tant de signes qui te font immédiatement comprendre que tu n’es pas en position de négocier quoi que ce soit. Malgré ces trois années qui se sont passées, tu parviens toujours à deviner ce qu’elle peut, si ce n’est penser, tout du moins ressentir.

Quelque part ça te rassure, te réconforte même. Après l’avoir vue enserrer quelqu’un d’autre dans ses bras tu avais craint qu’elle soit une personne totalement différente, qu’elle ne soit plus ce tempérament de feu que tu avais connu, celui qui t’avait fait tomber amoureux d’elle. Car oui, tu avais enfin arrêté de te mentir deux ans plus tôt, tu avais bel et bien été sous son charme d’une façon puissante et inexorable. Tu te souvenais exactement de l’instant où ça s’était passé. Aemon était alité pendant deux journées et tu t’étais auto-assigné comme son médicomage traitant. Il venait de te confier qu’il avait embrassé Ellie, ta petite-amie officielle de l’époque et s’était interrogé de ton manque de réaction. Tu ne sais pourquoi à cet instant tu t’étais dit que cela t’aurait fait davantage de mal s’il t’avait dit que ses mains s’étaient à nouveau poser sur Lexi. Peut-être parce que cela avait pris du temps pour qu’elle se fasse à ton contact et que tu chérissais l’idée d’être l’un des seuls êtres de la gente masculine avec qui elle se sente suffisamment à l’aise pour posséder sincèrement ce genre de rapprochement physique. Parce que tu adorais avoir sa confiance non-pas parce que tu dégageais une certaine image, mais simplement pour être toi-même. Parce qu’en dépit de ton instabilité, de ton alcoolisme, de ton humeur lunatique et de tes excès de violence elle était là. Parce qu’elle te faisait confiance tout en ayant connaissance de tes faiblesses. Elle t’apportait plus que quiconque ne l’avait jamais fait et elle était probablement la seule personne pour laquelle tu aurais envisagé de faire des efforts pour être une personne meilleure.

Peut-être était-ce ce que tu étais venu chercher ce soir. Une raison de remonter la pente, de ne pas sombrer définitivement. Tu te souviens du soir où votre amitié a basculé, du poing qu’elle t’a foutu dans la gueule et de ses paroles justes. Tu ne l’avais pas volé à ce moment-là et c’est encore bien mérité cette fois-ci. Tu ne trouves rien à dire face à ses remontrances. Tu es un abruti fini il n’y a pas de toute là-dessus. C’est ça ton problème. Lorsque tu n’es pas bien tu bois pour éviter de penser, mais lorsque tu ne penses pas, tu as un instinct en général violent. Les nerfs à fleur de peau le moindre de truc te fait partir au quart de tour. Toi qui pensais en avoir terminé avec ça, avoir réussi à plus ou moins canaliser ta colère constante, tu es forcé de constater que c’est bien loin d’être le cas. Tu as du mal à empêcher un sourire mesquin de prendre place sur tes lèvres lorsqu’elle évoque le nez en compote de son « ami ». Tu restes silencieux, essayes d’ouvrir et replier tes doigts sans grand succès. C’est définitivement brisé. Il faut dire que tu n’y es pas allé de main morte, mais ça t’a fait un bien fou. Adossé contre le mur tu es concentré sur tes phalanges endolories et est légèrement surpris lorsqu’elle commence à te foutre des coups sur la poitrine. Tu essayes de protester mais ta bouche pâteuse reste collée. « Mais COMMENT as-tu pu me faire ça ! ». Ton esprit est complètement embrumé et tu perds un peu la notion de ce qui est en train de se passer. Comment as-tu pu lui faire quoi ? « Si tu es venu pour me faire perdre mon emploi, tu peux repartir tout de suite ! ». Ah... ça. Sans surprise ton agacement revient au grand galop. Elle est sérieuse là ? Elle pense vraiment que tu es venu pour l’emmerder ? Quand t’as frappé le mec sûrement le plus imbibé du bar derrière toi, tu avais complètement oublié qu’elle était là. Que c’était pour elle que t’avais poussé la porte d’entrée et que c’était la peur de lui parler à nouveau qui t’avait convaincue de te démonter la tronche encore plus que ce que tu ne l’étais. T’as été con. En fait rien n’a changé. Affalé contre le mur tu ne parviens pas la retenir alors qu’elle te tourne le dos. Tu te redresses et ne peux pas t’en empêcher. « Vraiment Alexis ? Tu vas me bouder comme une môme de six ans ? »

Tu n’aurais pas dû, mais ça a été plus fort que toi. Les habitudes sont directement revenues au galop et tu sors la première connerie qui te passe par la tête. Quand vous vous parlez tu ne mets jamais de filtre. Il faut dire que tu es rarement sobre aussi. Vous avez déjà eu des soirées où vous jouiez sur ta console moldue sans que tu ne sois trop amoché mais ce n’est pas dans ces instants que vous mettiez vos émotions sur la table. C’était des instants ou vous étiez de jeunes adultes normaux, en apparence sans soucis et où vous vous contentiez de faires des conversations anodines sur votre parfum de glace préféré et débattiez de trucs insignifiants comme l’importance d’un batteur au quidditch. Celui-ci tu l’avais perdu. Il faut dire que le sport n’est pas ton truc. Mais ce soir n’est pas de cette catégorie-ci. Ce soir tu te mettais à nu. Encore une fois.  « Ouais c’est ça, je suis venue pour que tu sois misérable. Parce que de toute façon c’est tout ce que sais faire. Je suis un fouteur de merde. » Tu n’as aucune idée de sa réaction, de ce qu’elle peut penser et ça te rend dingue Puis tu réalises que c'est bien ce que tu es. « Je suis un fouteur de merde… » De quel droit peux-tu te pointer comme ça et vouloir prétentieusement tout chambouler dans sa vie? La réponse est simple d'aucun. Tu pourrais lui mentir. Dire que tu ne te souvenais pas qu'elle travaillait ici. Etre distant au possible et lui faire comprendre que tu n'as pas l'intention de la recroiser. C'est ce que tu devrais faire. Mais voilà avec Alexis tu ne te caches pas. Tu t’aides de ta main sur le mur pour pouvoir l’atteindre et tends ta seconde vers le haut de son bras pour l’inviter à te regarder. Tu peux être toi, tu peux être égoïste. « Un fouteur de merde à qui tu manques atrocement ».


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Alexis C. Islington

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MessageSujet: Re: Let me hear your voice ◆ Jexi (II)    Let me hear your voice ◆ Jexi (II)  EmptyVen 20 Juil - 0:40

Let me hear your voice
Jefferson & Alexis ∞ JEXIS



Tu es énervée. Ulcérée. Mortifiée. Tu n’as jamais connu un tel taux d’énervement. Et ta fureur est encore une fois causée par cette chose. Cette loque. Ce sous-merde. Bon par Jeff quoi. Tu ne penses pas sérieusement ce que tu dis. Ou peut-être que si. Tu sais plus. Tu sais plus s’il est toujours ton ami, tu ne sais plus si tu l’aimes toujours ou si les sentiments que tu as cru un jour ressentir pour lui sont toujours présents. Mais finalement, tu sais bien que tu ne t’énerverais pas autant si ça n’était pas le cas. Et cela te rend encore plus folle de rage. Trois ans. C’est le temps qui a passé depuis qu’il est parti en Bolivie, sans dire un mot, sans même te dire au revoir. Il a fallu que tu l’apprennes de la bouche de son meilleur ami parce que monsieur n’était pas capable de te le dire en face. Au début, tu as compris. La mort de son frère l’avait tellement ébranlé… Tu ne lui en avais pas voulu parce que tu étais certaine qu’il t’écrirait ou même qu’il t’appellerait. Tu avais attendu pendant des heures qu’une chouette vienne taper sur le rebord de ta fenêtre ou que ton téléphone magique sonne laissant apparaître son visage sur l’écran. Tu avais attendu des heures. Les heures se sont lentement écoulées puis se sont transformées peu à peu en jours, puis les jours en semaines, les semaines en années. Tu as perdu espoir au bout de quelques mois, puis tu as essayé d’oublier. Une chute aux enfers inexorable. Tu n’aurais jamais tenu le coup dans ton frère. Il était là tous les soirs pour sécher tes larmes. Tu n’aurais jamais pensé qu’il aurait pu exprimer autant de maturité, lui qui était si espiègle et farceur étant petit.

Ton regard se penche doucement sur Jeff. Maintenant que vous êtes dehors et que vous n’entendez plus que le brouhaha lointain des clients du bar, tu trouves soudainement le silence pesant. Tu ressens une gêne atroce depuis que tu l’as engueulé car tu ne sais pas exactement quoi dire. Le dialogue ne vous avait jamais posé problème auparavant car tu parlais, tu parlais et tu parlais encore sans t’arrêter, lui cassant d’ailleurs nombres de fois les oreilles. Tu avais toujours pu tout lui dire. Pourtant à cet instant, les mots te manquaient terriblement. Son absence t’avait meurtri, et tu t’es promis de passer à autre chose. Tu avais alors occulté tout ce qui pouvait bien te le rappeler tout en conservant soigneusement une de vos photos planquée dans le tiroir de ta table de chevet. Tu n’avais jamais pu l’oublier.

Tu le regardes vraiment pour la première fois depuis qu’il a pénétré dans le bar. Physiquement, il n’a pas changé. Mais il y a quelque chose dans son regard que tu ne saurais expliquer. Quelque chose qui continue à le détruire, à le torturer. En plus, il est bourré. Au moins, ça, ça n’avait pas changé. Tu as envie instinctivement de lui demander ce qui ne va pas, mais tu es toujours tellement furieuse qu’il ait cassé le nez de ton ami que tu n’arrives pas à ressentir quoi que ce soit d’autre.  « Vraiment Alexis ? Tu vas me bouder comme une môme de six ans ? » C’est la phrase de trop. « Ne m'appelle pas comme ça. » Il vient à peine d’ouvrir la bouche et tu as déjà sacrément envie de lui démolir sa petite tête d’ange. « Nan mais t’es sérieux ? Tu oses me parler comme ça ? Je te boude pas, je ne suis pas fâchée, je ne te fais pas la moue, tu m’énerves c’est tout ! MOI j’ai besoin de ce boulot pour payer mes factures et assumer mes études et celle de mon frère alors OUI, j’ai le droit de t’engueuler parce que si je perds mon travail, je n’aurais plus rien ! » Ah oui, c’est vrai, monsieur ne doit pas être au courant que tu fais des études d'arts. « Ah oui parce que si tu avais pris la peine de prendre de mes nouvelles durant ces trois dernières années, tu aurais appris que j’ai repris mes études et que je galère un max pour tout concilier, mais toi tu t’en fous, t’es tellement égoïste. Tu préfères péter la gueule au mec qui me file 5 galions de pourboire à chaque fois qu’il vient au bar. » Bon, voilà, la bombe est lancée, les mots ont trouvé tout seul le chemin jusqu’à ta bouche. La colère n’arrive pas à redescendre. Tu n’as plus aucun filtre, plus aucune retenue, et cela te va très bien comme ça. « Ouais c’est ça, je suis venue pour que tu sois misérable. Parce que de toute façon c’est tout ce que sais faire. Je suis un fouteur de merde. Je suis un fouteur de merde… » Tu soupires. Ça y est, le refrain de l’auto-flagellation était enclenché. Tu allais peut-être y avoir droit pendant plusieurs minutes, tu n’en sais rien du tout. Tu n’arrives pas vraiment à te calmer. Tu scrutes le sol depuis quelques secondes car tu ne réponds plus de rien si tu vois encore sa tête de petit con, tu n’es pas certaine de pouvoir l’encaisser. Avant même que tu ne prennes ta décision, sa main vient se poser doucement sur ton bras et tu te pétrifies. Tu n’oses plus bouger, tu ne sais pas ce que tu dois faire. Tu lèves les yeux verts lui et il te dit : « Un fouteur de merde à qui tu manques atrocement ». Tu déglutis. Il n’a pas dit ça quand même ? Mais il se fout de toi là ? Tu plisses les sourcils. Tu n’y crois pas. « Jeff, t’es sérieux ? Je te manque tant que ça ? » La colère resurgit. « JE TE MANQUE ?????? » cries-tu, faisant tourner la tête du videur situé à une cinquantaine de mètres de vus. « Je te manque ? Mais laisses-moi rire ! Tu m’as laissé sans nouvelles pendant des mois ! TROIS ANS JEFF, TROIS ANS ! Trois putains d’années où j’ai attendu comme une conne que tu reprennes contact avec moi ! Des jours et des jours où je restais plantée devant la fenêtre à attendre ton hibou ! Un hibou qui n’est d’ailleurs jamais venu. JAMAIS ! Et tu oses dire que je te manque ? Mais ça n’en a pas l’air du tout ! En plus, ça fait des mois que tu es rentré et tu viens me voir que maintenant ? Franchement, t'es pas crédible ! » Tu sens les larmes qui montent et tu te sens plus vulnérable que jamais. « Alors n’ose pas dire que je t’ai manqué ou même que tu en as quelque chose à foutre de moi ! » Tu te dérobes et te tournes vers le mur pour qu’il ne voit pas la perle salée couler doucement sur ta joue. Tu pensais être forte, tu pensais que tu allais mener la danse, que tu allais l’envoyer bouler. Mais il a suffi d’une seule phrase de sa part pour que tu te sentes faible à nouveau, pour que tu sentes ton cœur se briser, et pour que tu te rendes compte à quel point il t’avait manqué à toi aussi.


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